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à l’ami fêté qui lut ces vers et les boira encore

a(i)mer

dernière page

L’amante est agile
mais pour lui les jeux sont faits
l’amante est à l’eau.

un

Le souvenir ému de la première fois
disparaît dans le stupre
s’écoulant de ses voies.

L’amertume
dévoie les plaisirs d’autrefois :
ceux-ci sont transposés
dans le gras d’autre bras.

Le dégoût,
s’il est fort, n’en est pas moins vaincu
par la douleur
sans fin
d‘autres faims sur son cul.

suite

Sourire maladroit
qui joue au clair-obscur :
c’est un masque posé sur la mélancolie.

Mal ajusté,
il dépasse d’une mesure
et glisse en révélant la douleur de l’ami.

Ses lèvres sont blessures
sans d’autres à embrasser ;
ses désires flétrissures
sans chère à enlacer.

néant

Verres et fumées, la nuit
le temps ne passe plus.
Tout comme ses glaçons
ses idées son gelées, touchent bientôt le fond
qui lui est lisse et nu.

Un souvenir surgit — parfum de nudité.
Ces lignes raffinées qui dessinent des seins,
autrefois adulées,
il les jette à ses chiens.

mille berges

Le soleil est rieur, le froid fige le ciel.
Tout reste donc au bleu,
même la grise Seine.
La boue sur le talus est maculeur partiel
des chaussures et des songes :
elle les teinte de haine.

Une image de corps, deux,
corps qui sont unis,
se forme dans la boue.

Dans l’herbe sont détruits.

lance l’eau

Les rêves et les épées
ont les mêmes danger.
Quand ils sont ébréchés
ils arrachent les cœurs.
Se trouvent-ils brisés,
c’en est fait des porteurs.

Déployés par amour leurs tranchants sont doublés.
Si on en perd le fil l’écheveau est à terre,
la défaite est cuisante et son goût est amer

crayons gras

Une esquisse ou un rough, quelques traits : un dessin
— parenthèses alanguies —
autre chose peut-être ?
Souvenirs douloureux
passant par la fenêtre de pièces
tropicales aux sulfureux desseins.

Du théâtre buccal il ne reste plus rien
que des taches blanchâtres,
un souvenir pelvien.

chasse

Le temps passe
et pourfend,
les souvenirs épars de l'union trépassée
de lui
et de cette elle.

La chaleur échangée
par un simple regard entre deux amoureux
sur sa plaie est du sel.

Les débats devinés
— vieilles rémniscences —
de ces couples enlacés
ravivent ses souffrances.

jungle

Il lui revient, parfois,
une idée du plaisir
qu'il ne peut exprimer.
Les mots lui font défaut.

Il ne s'agit pas d'eux : ses sens le font faillir.

Il lui manque quelqu'un ;
le contact d'une peau
sans qui il lui est vain
de se perdre en caressess.
Putain
ce que sont loins
les doigts de sa tigresse.

buée

« claqurement »,
puis soupir de l’alu découpé,
le Soleil met du temps à rougir :
c’est l’été.
Les rires portent
loin sur les dos dénudés.
À même le métal et la gorge serrée
l’amertume
glacée détruit les souvenirs
— enfin le croit-il.
Elle, hante ses désirs.

t’as misé

Poing serré
en défi
à la vie qui s’efface,
le sourire figé comme sur bichromie,
il est fier,
décidé à perdre toute trace.
Pourtant le sable fuit, sa main
n’est qu’un tamis.
La finesse des grains, leurs trajets aériens,
lui rapellent,
cruels, la douceur de ses seins

seul

Le sommeil
dérangé de ses nuits écourtées
le laisse sans repos,
sans rêve et
sans envie.
Quelques flashs assourdis
agitent son esprit
dans les accès amers de sa lucidité.
Sa chair est séparée de tout cœur
à étreindre.
Son cœur est asséché sans corp nu
à enfreindre.

panne

Une main agitée : trouble
du célibat.
Des restes de photo.,
de vagues souvenirs,
un sentiment mouillé : douces lèvres
écartées.

Tout cela maintenant
est douleurs
enterrées.

Il à beau y penser ;
plus rien ne veut venir,
que des images,
floues de ses anciens ébats.

de verre

Un prénom féminin
est dur
à oublier
si le grain de sa peau a abrasé la vôtre,
ses seins l’ont apaisée et
ses cuisses enserrée.

Voilà ce qui saisit notre homme,
petit cotre.
Un éclair le surprend : cri
rêvé de son ex.
un rideau découpé
clôt cette pièces implexe.

fast-food

Il a faim,
grande faim ; la table est desservie.
Il n'est plus que moité
aux rêves délavés.
il est fier et sans pleur :
ses larmes sont en lui.

Il s’attarde parfois sur les filles
compressées
mais sait qu’il faut payer
pour es plaisirs goûtés.
Il trouve tout amer
si la note est salée.

ver d’alcool

Plongeons
délicieux dans un proche passé
ou un verre plein,
se purger de ses mots.
Recouvrir un instant une réalité
qui efface ses yeux — de bien tristes gemmaux.
Quelques heures passées
dans des reflets d’alcool
abritent son esprit : créant une absidiole.

le fil

La beauté fait souffrir
ceux qui veulent l’atteindre.
Son raffinement plait
et bien plus que cela
il marque
dans la chair
pour ne jamais déteindre.
C’est le meilleur
couteau et il ne faiblit pas
à tourner dans les plaies
pour ne pas oublier la douceur
des ses voies : toutes amères et salées.

marionnette triste

Guignol
aux fils coupés, le regard démembré,
posé sur un corps vide.
Peut-il encore penser ?
Plus de nerf ni d’envie,
de plaisir,
de passion.

Seuls des cris
silencieux qui s'abiment, en fusion,
sur des pommettes
usées d’un manque de baisers ;
un pantin
sans raison, ivre de trahison.

sous venir

Quand on veut
oublier, mieux vaut ne pas ranger :
le risque
est assez grand de tomber nez-à-nez,
au milieu des moutons,
avec un vieux tissu.

Un relent de passion ;
un voie sans issue où s’engouffrent ses sens,
guidés par l’odorat.

Culotte,
retrouvée,
au parfum d’akara.

rit d’eau

De maigres gouttes
d‘eau. Buée sur un miroir.

Hier,
il la voyait,
dansant dans le brouillard.
La douche
est désertée des brumes de la brune
qui l‘éclaboussait d’eau,
des courbes de sa lune.
La douche
n’est plus là que pour noyer ses pleurs,
dos au miroir
narquois, reflétant sa douleur.

encolle l’air

Pêle-mêle brisé,
souvenirs dérisoires,
elle fut sa bien-aimée,
sa moitié des grands soirs.
C’est le regard d’un autre,
accolé à ses reins,
qui jouit désormais
des lignes de ses seins.

Un peu de sang
versé sur du verre pilé
est un bien faible prix
pour un cri réprimé.

bambie

Sourire vertical,
effluves printanières,
le jeune loup
déjà a quitté sa tanière.

La biche était bien là ;
il y planta ses crocs.
Cela ne suffit pas ; elle lui fit défaut.
Elle pendit ses jambes au cou d’un puissant cerf.

Mâchoire déchausée,
à nouveau il se terre.

ancré

Des boules de papier — brouillions,
lettres, mouchoirs —
recouvrent le plancher
d’un humus d’idées noires.

Et son dernier feuillet
rose
de brûler.
Il aimerait aussi consumer ses baisers.
Leurs cendres sont phœnix
qui lui creusent les joues.
Les délices
regrettés de ses deux cantaloups.